Respiration triangulaire ?
Mais qu’est-ce que la géométrie peut bien venir faire dans la respiration ? En voilà, une drôle de question !
Deux concepts collaborent ici, avec d’une part, la respiration et de l’autre cette notion de triangleS. Oui, j’ai bien mis un « S » majuscule à « triangles », puisque la respiration triangulaire peut se pratiquer de deux façons selon que l’on recherche un effet apaisant ou dynamisant, mais nous allons y revenir.
Respiration et système nerveux.
Le système nerveux s’organise en plusieurs parties et sous parties.
Premièrement, distinguons le système nerveux central (SNC) et le système nerveux périphérique (SNP). Quand le premier, constitué du cerveau et de la moelle épinière, décide et dirige, le second, constitués de nerfs et de ganglions, passe les informations aux divers organes pour qu’ils exécutent le commandement.
Le système nerveux périphérique est divisé en deux, c’est à dire que ce fameux passage d’information menant à l’exécution, peut se faire de deux façons. S’il se fait de façon automatique et sans y penser, on parle de système nerveux autonome (SNA). Les battements du cœur, la transpiration, la respiration… tout ceci est géré par le système nerveux autonome. Si, au contraire, la communication est soumise au contrôle volontaire de l’individu, alors on parle de système nerveux somatique. Par exemple, bouger ses membres ou respirer… La respiration est évoquée dans les deux cas. Bien vu !
À savoir : La respiration est la seule fonction biologique automatique qui peut aussi être contrôlée volontairement. C’est à dire que le cerveau peut aussi bien nous commander de respirer en passant par le système nerveux autonome que par le système nerveux somatique. Si l’on respire naturellement sans y penser, il nous est aussi facile de contrôler la façon dont on respire, le débit, les durées d’inspiration et celles des expirations, même de s’arrêter de respirer ponctuellement.
Continuons les divisions pas deux. Le système nerveux autonome est lui-même constitué de deux parties : les systèmes orthosympathique et parasympathique
L’orthosympathique, appelé aussi sympathique tout court, place le corps en état d’alerte. Il est une sorte d’accélérateur qui dynamise l’organisme en accélérant la respiration, le rythme cardiaque et en augmentant la pression sanguine. C’est le système actif lors de situations de stress. La digestion n’étant pas une priorité dans ces cas de figure, l’appareil digestif passe, lui, au second plan.
Le système parasympathique est, quant à lui, plutôt à concevoir comme un frein. Il pousse au ralentissement générale en apaisant le rythme cardiaque et la respiration de façon à placer le corps au repos et à laisser la digestion faire son œuvre. C’est lui le maître à bord lorsque l’on se relaxe, que l’on est détendu.
A savoir: Il est clair que l’état émotionnel a une incidence sur la respiration, le rythme de celle-ci et son débit. Le réciproque est aussi vraie puisque la façon dont nous plaçons notre respiration influe sur notre état émotionnel. Cela veut dire que si un épisode stressant, qui dynamise l’organisme, accélère la respiration et la place plus au niveau du thorax, une respiration consciente rapide thoracique aura à l’inverse un effet dynamisant sur ton organisme. C’est la même chose pour la respiration automatiquement lente, plus profonde et abdominale provoquée par une situation de repos qui, effectuée en conscience peut à réciproquement mener quelqu’un de stressé à un état de profonde relaxation.
Respiration triangulaire : comment faire ?
Si l’on connait l’importance de la respiration au sein de disciplines comme l’exercice physique, la sophrologie ou encore la méditation par exemple, il est plus rare de la voir associée à des considérations géométriques. Pourtant tout ceci fait sens !
(Voir également ma vidéo sur la respiration carrée sur Instragram.)
Une respiration est l’addition de deux composantes que sont l’inspiration et l’expiration. Partant de ce constat, il n’est pas simple de voir le lien avec un triangle (ou plutôt 2). C’est là qu’une troisième chose vient compléter la géométrie : l’apnée !
Voici donc les 3 traits de nos triangles. Inspiration – Expiration – Apnée
Le placement de l’apnée, qui agit ici comme une sorte d’accent sur l’étape qui la précède au sein du triangle, détermine l’objectif que tu souhaites atteindre ; calme ou dynamisme.
En effet, un triangle pointe vers le haut que l’on commence à dessiner mentalement en partant du point en bas à gauche en allant vers la pointe du haut (inspiration), que l’on poursuit en se dirigeant vers l’angle bas à droite (expiration) et que l’on termine avec le trait du bas allant de droite à gauche (apnée), accentue l’expiration et stimule le système parasympathique et a donc pour effet de te détendre. La respiration abdominale est ici à privilégier.
A contrario, dessiner mentalement un triangle inversé en commençant par la pointe en bas et en remontant à l’angle supérieur gauche (inspiration), poursuivre en tirant un trait de gauche à droite (apnée) et finir en rejoignant la pointe basse (expiration), met l’accent sur l’inspiration. Le thorax est ici de préférence sollicité. Le système orthosympathique est alors activé met en tension l’organisme en mimant une sorte de réponse au stress ; cela dynamise.
A savoir : Les triangles sont équilatéraux, c’est à dire que leurs trois cotés sont égaux. Doc chaque action est à effectuer sur le même nombre de temps, raccord avec ses capacités respiratoires, bien entendu. Il faut se sentir à l’aise pour la pratique, alors pour tenter, il est possible de partir sur 3 temps : c’est confortable. Il est ensuite facile d’adapter en réduisant ou en augmentant le nombre de temps.
C’est évident, la respiration offre une sorte de contrôle sur le système nerveux. Grace à elle, l’on peut avoir une influence consciente sur certaines fonctions vitales desquelles l’on pensais qu’elles échappaient à notre volonté, dont le rythme cardiaque en premier lieu.
Il ne reste désormais plus qu’à expérimenter ces deux respirations triangulaires et hacker les systèmes ortho et parasympathique à loisir pour acquérir plus de maitrise de soi-même.